L’agence spatiale japonaise s’est associée à Toyota pour développer un énorme Rover lunaire destiné aux futurs astronautes japonais.
Il pourrait être prêt d’ici 2029, selon la JAXA.
Dans cet article de blog, vous allez découvrir tous les secrets de ce Rover Lunaire 2.0 ! ?
(Crédit image : Agence spatiale japonaise (JAXA) – Toyota)
Le Lunar Cruiser : une collaboration entre Toyota et la JAXA
Le constructeur automobile Toyota et l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) ont signé un accord de trois ans pour développer conjointement un Rover lunaire pressurisé électrique, qui intégrera une technologie de piles à combustibles d’une autonomie maximale de 10 000 kilomètres.
Le plan, selon les responsables de la JAXA, est de travailler avec Toyota sur un Rover pressurisé autonome qui sera généralement contrôlé par deux astronautes mais qui pourra accueillir jusqu’à quatre personnes en cas d’urgence. ??
« Les rovers habités avec des cabines pressurisées sont un élément qui jouera un rôle important dans l’exploration et l’utilisation à part entière de la surface lunaire« , a déclaré le président de la JAXA, Hiroshi Yamakawa, dans un communiqué.
« Grâce à nos études conjointes, nous aimerions mettre à profit les excellentes capacités technologiques de Toyota en matière de mobilité, et nous attendons avec impatience l’accélération de nos études technologiques pour la réalisation d’un Rover habité et pressurisé ».
Construire l’équivalent d’un véhicule utilitaire robuste pour la Lune est un défi, ont déclaré les responsables de la JAXA.
« La gravité lunaire est un sixième de celle de la Terre. En attendant, la Lune a un terrain complexe avec des cratères, des falaises et des collines », a déclaré l’astronaute Koichi Wakata, vice-président de la JAXA. « De plus, elle est exposée à des radiations et à des conditions de température bien plus dures que celles de la Terre, ainsi qu’à un environnement d’ultravide ». ?
Pour sa part, Toyota a déclaré que l’entreprise est enthousiaste à l’idée de développer le Rover lunaire de la JAXA, et a souligné que la sécurité du véhicule sera vitale pour les astronautes.
Afin de développer ce véhicule lunaire, Toyota a mis en place le 1er juillet 2019 un nouveau département appelé Lunar Exploration Mobility Works et y emploie une trentaine de personnes.
Calendrier du Rover de la JAXA
Le 16 juillet 2019 à Tokyo, au Japon, la JAXA et Toyota Motor Corporation annoncent qu’ils ont signé un accord de recherche conjoint de trois ans allant de l’année fiscale 2019 à l’année fiscale 2021, l‘idée de collaboration ayant démarré le 12 mars 2019.
Durant cette période, les Japonais identifieront les éléments technologiques à développer pour la conduite sur la surface de la Lune, commenceront la fabrication des pièces d’essai pour chaque élément technologique, fabriqueront le premier prototype d’ici fin 2021 et confectionneront un essai et une évaluation des pièces du prototype.
Si tout se passe comme prévu, Toyota et la JAXA construiront un prototype à taille réelle d’ici 2022. Cela permettra de vérifier les données sur les systèmes de pilotage ainsi que de montrer l’avancement du projet au public.
À partir de 2024, viendra la conception, la fabrication et l’évaluation du Rover final. Jusqu’a 2027, les ingénieurs feront des essais de performances et de qualité du modèle construit afin de ne permettre aucune erreur sur notre satellite naturel. La Jaxa estime la fin du projet pour 2029 (lancement dans l’année). ?
Le développement implique l’utilisation de simulations pour confirmer les performances de puissance et de dissipation de chaleur pendant la conduite, la fabrication et l’évaluation de prototypes des pneus.
Alimentation électrique pour le véhicule lunaire de Toyota
Si le concept actuel se vérifie, le véhicule lunaire sera énorme : il mesurera au moins 6 mètres de long, six roues, 5,2 mètres de large et 3,8 mètres de haut. Le véhicule aura une surface habitable d’environ 13 mètres carrés, ont déclaré les responsables de la JAXA.
Les images conceptuelles du Rover JAXA / Toyota montrent une voiture lunaire élégante avec un design futuriste. Le concept montre que la voiture spatiale est équipée de phares et de feux de position (il peut s’agir de clignotants), ainsi que de feux de stop.
L’alimentation du véhicule se fera à l’aide d’un panneau solaire à enroulement. Les ingénieurs Japonais étudient la possibilité d’utiliser des piles à combustible pour produire de l’électricité, ce qui leur permettra de faire le plein sur place.
En effet, il y a sur la Lune des zones avec de la glace. Cette glace peut être transformée en faisant une électrolyse de l’eau. On obtient donc de l’oxygène et de l’hydrogène. ⚗️
Le véhicule devra se poser près du pôle sud de la Lune car cet endroit possède un grand dépôt de glace.
Toyota sur la Lune : ?
Lors de la mission Apollo 15, la première voiture lunaire a vue le jour. Construite par General Motors en collaboration avec le centre Marshall, le Rover était très différent du futur Lunar Cruiser. ?
En comparaison, les Rovers lunaires non pressurisés de la NASA utilisés lors des missions Apollo pouvaient accueillir deux astronautes (portant des combinaisons spatiales) et étaient alimentés par des petites batteries (en comparaison). Ces véhicules avaient quatre roues et mesuraient 3,1 m de long et 2,3 m de large, pour une hauteur maximale de 1,14 mètres.
Le futur Rover de Toyota ne passe pas inaperçu
Un certain nombre de clients pourraient être intéressés par le Lunar Cruiser.
La NASA prévoit de lancer des astronautes au pôle sud de la Lune d’ici 2024 et souhaite apparemment développer un avant-poste de recherche dans la région au cours des années à venir. L’agence spatiale européenne (ESA) a elle aussi des objectifs lunaires : elle voudrait aider à construire un « village lunaire » au pôle sud dans un avenir pas si lointain. ?
De plus, un certain nombre d’entreprises privées prévoient d’extraire de la glace près du pôle sud lunaire. Cette eau pourrait être utilisée pour le maintien de la vie et, une fois décomposée en hydrogène et en oxygène, comme carburant pour fusée.
Le chef de la NASA, Jim Bridenstine, a souligné à plusieurs reprises que le retour de la NASA sur la Lune se fera en coopération avec des partenaires internationaux. Les responsables de la JAXA n’ont pas dit spécifiquement que le projet de Rover lunaire de Toyota fera partie de sa contribution à un futur effort de mission lunaire humaine, l’agence a dit dans une déclaration commune avec ses partenaires qu’elle s’engageait à participer aux plans lunaires de la NASA.
Pourquoi un tel projet ?
La JAXA a pour but d’étudier la possibilité d’utiliser les ressources de la Lune, comme la glace, et ainsi d’acquérir des technologies permettant d’explorer les surfaces des corps célestes massifs. ?
L’origine du Lunar Cruiser
Le nom, qui fait référence au Toyota Land Cruiser SUV, a été choisi sur la base de la qualité, de la durabilité et de la fiabilité attendues du Rover lunaire pressurisé, et du concept que Toyota a longtemps défendu pour le Land Cruiser, qui était de pouvoir aller n’importe où, dans des environnements pas fait pour la conduite, ce qui est particulièrement vrai pour le Rover lunaire puisqu’il traversera un environnement particulièrement hostile sur la surface de la Lune. ?
Falcon heavy, SLS, Vulcan, H3 ou Ariane 6 ?
Pour amener ce Rover sur la Lune, il faudra un lanceur lourd, qui fera concurrence à l’ancienne Saturne V.
Nous n’avons aucune information sur le type de lanceur qui va être utilisé. Cependant, il est possible que la JAXA utilise ou bien une Falcon heavy, une SLS, une fusée Vulcan, une Arianne 6 ou bien le lanceur H3, la fusée de Mitsubishi, qui sera prête d’ici 2021.
En espérant que cet article de blog vous a permis de découvrir tous les détails du futur Rover Lunaire Japonais.
À bientôt chez Le Petit Astronaute ! ?
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